Escapade néo-calédonienne : Nouméa

 

Nouméa (29 et 30 mai)

 

Nouméa, capitale de la Nouvelle-Calédonie, future capitale possible de la Kanaky, ou petite ville française en Océanie ?

carte nouméa
Nos principaux points d’arrêts dans Nouméa

 

Après quelques pas sur la Place des Cocotiers, nous allons chercher une première réponse à cette question au Musée de la Ville. Le bâtiment abritait auparavant l’Hôtel de Ville, et encore avant une banque. C’est donc une maison de style colonial qui nous ouvre ses portes. Y est retracée l’histoire de celle qui fut construite sous le nom de Port-de-France, ainsi que celle du pays. En particulier est abordée la période relatives aux choix du gouverneur Feillet, soit environ de 1890 à 1910 (celui-ci mouru en 1903). À son actif : le passage d’une immigration forcée (bargnards) à une immigration volontaire, via rien de moins qu’une bonne campagne de propagange en métropole : en somme « venez, installez votre plantation de café, et vous serez riche ». Cette promesse passa par la politique du « cantonnement », soit ce qu’il convient bien d’appeler une spoliation des terres Kanak (alors péjorativement appelés canaques) en vue de les offrir aux nouveaux arrivants, les punissant davantage encore de la grande révolte de 1878.

 

Ainsi se développait la Nouvelle-Calédonie post-bagne, entre colons rapidement ruinés et natifs parqués dans des réserves. Le musée est plutôt bien fait et extrêmement intéressant. Le sous-sol est consacré à la première guerre mondiale, nous ne nous y attardons pas.

kiosque place cocotiers
Place des Cocotiers

 

Puis, nous parcourons le sentier historique, avec quelques panneaux clés sur des bâtiments anciens de Nouméa… même si l’on ne sait pas toujours précisément à quel bâtiment le panneau se rapporte !

 

 

L’après-midi, direction la baie de l’Anse Vata, quartier et plage prisée du sud de Nouméa. Rien de particulier cependant, hormis une alignement de restaurants et une vue sur la petite Île aux Canards (appelé aussi Îlot Canard) à 1 km au large, accessible en 5 minutes de taxi-boat.

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L’Île aux Canards

 

Pour éviter les quelques hôtels haut de gamme bien présents à Nouméa, nous campons à Dumbéa, à 25 km de la ville… pas tant à coté que ça avec les bouchons.

 

 

Le lendemain, retour au centre, avec d’abord le marché municipal de la Baie de la Moselle. Charmant marché s’il en est ! Une partie est réservée aux poissons, une autre aux pâtisseries (miam, « portefeuille à la banane », succulent!) et une autre encore aux fruits et légumes. On y constate que les produits locaux, et surtout ceux en provenant de Maré (l’une des îles Loyauté) et donc cultivés à l’ancienne, sans pesticides, et qu’on laisse arriver à maturité sur l’arbre, ont un aspect que nous ne connaissons pas ! Bananes, clémentines, et surtout avocats ne sont visiblement pas les mêmes !

 

Nous repartons avec un igname, une tubercule dont la culture est très procédurale et quasi-sacrée pour les Kanak (avec l’autre tubercule, le taro d’eau qui représente la femme, l’igname représentant l’homme).

baie moselle marché
Baie de la Moselle

 

Retour Place des Cocotiers, déambuler dans une libraire en français, hourra ! De quoi lire pour nos 2 mois restants en Nouvelle-Zélande, livres axés sur l’Océanie en plus, avec l’embarras du choix. 🙂

 

 

Puis, direction la Baie des Citrons, autre plage très prisée et bordée de restaurants.

 

L’après-midi, c’est d’abord le sentier de la mangrove de Ouémo, où à défaut de trouver trouver les panneaux explicatifs promis, nous observons des périophthalme (que nous avons sur le coup pris pour des gros tétards) et de très nombreux petits crabes très colorés, qui évoluent dans ce milieu très particulier (fortes variations de températures, de niveau de l’eau et de salinité dans la journée en fonctions des marées).

 

Enfin, direction le fameux Centre Culturel Tjibaou, du nom de ce charismatique leader indépendantiste assassiné en 1989 (par un extrémiste indépendantiste qui l’accusait d’avoir trahi la cause). Outre une salle consacrée aux dates clés de la vie de l’homme ainsi qu’aux accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998) régissant le statut du territoire vis-à-vis de la métropole, une expo temporaire est consacrée à l’art moderne en Océanie (Polynésie, Mélanésie, Micronésie, mais aussi Australie, Papouasie Nouvelle-Guinée, et Aotearoa Nouvelle-Zélande). Novateur, nous n’en avons jamais vu du genre : comment les artistes contemporains se réapproprient les arts de leurs ancêtres dans le monde moderne occidentalisé ; une mixité entre art autochtones et influences importée par les occidentaux.

 

 

Le musée (centre culturel) en lui-même est architecturalement grandiose, complété par le sentier Kanak qui présente une légende Kanak et quelques cultures locales (ignames, taro d’eau, ou encore bananiers parmi tant d’autres).

 

La visite se termine par 3 cases Kanak, chacune typique de sa province : Province Sud, Provinde Nord, et Province des Îles Loyauté. On perçoit facilement les points communs et les différences entre les 3 d’un simple regard, qui nous rappelle qu’il n’y a pas une seule culture Kanak, mais bien plusieurs (28 langues quand même, sans compter les dialectes !).

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Centre Culturel Tjibaou

 

 

Nouméa – 1er juin (dernier jour)

Et voici déjà notre dernier jour en Nouvelle-Calédonie !

Le moment de visiter le Musée de la Nouvelle-Calédonie, dédié au mode de vie Kanak : totems, cases, mais aussi artefacts du passé. L’étage est consacré aux autres civilisations du Pacifique (Vanuatu et Nouvelle-Guinée essentiellement).

Juste à coté se trouve la place où se tiens le Mwâ Ka, magnifique poteau sculpté.

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Le Mwâ Ka

 

Nous montons grignoter au sommet du Ouen Tora, qui offre une vue sur l’Anse Bata et l’Île aux Canards. Nuageux ! Attention, ce jeudi est jour de croisière, un paquebot est en rade de Nouméa : autant dire que les bus se succèdent, avec leurs guides chronomètres en main.

Puis, visite de l’aquarium des lagons, qui présente différentes espèces de poissons et évoque le récif coralien. L’occasion de mettre un nom sur les poissons aperçus la veille en snorkelling à l’Île des Pins. Petite déception sur le bassin des tortues marines qui, malgré les dires des soigneurs, semble visiblement bien trop petit pour elles, même si elles ne sont que pensionnaires provisoires… Enfin, nous finissons par un film sur le dugong, dont la présence dans le lagon calédonien est désormais réduite à 1000 individus. Approche intéressante, scientifique d’une part mais aussi sociologique avec les traditions Kanak qui entourent l’animal.

Aquarium des lagons… Comme à la Piscine Naturelle, mais derrière une vitre

 

Le soir, après un repas à la Baie des Citrons, notre dernier nuit se passera sous la pluie ! Pratique pour plier la tente, nous la déplaçons sous le faré pour limiter l’humidité ! Qu’importe, nous apprenons par un simple courriel que notre avion du lendemain aura 10h de retard pour problème technique. Il nous faut rendre la voiture, donc nous nous rendrons à l’aéroport dans la matinée quand même. L’occasion de parler à un groupe de jeunes qui partent pour un échange culturel au Vanuatu !

Raté le bleu du lagon, avec un décollage à 18h ce sera Nouméa by night. Beaucoup de turbulences en vol, le seul réconfort sera le surclassement en A330, du coup vide au ¾, et avec système de divertissement, et donc film pour oublier que ça bouge (et puis, toujours, le digestif d’AirCalin -ils ne savent pas maintenir leurs avions, mais au moins…).

 

Arrivée à Auckland à 21h au lieu de 11h30.

Biosecurity ! Si les coquillages ramassés par Amandine passent contre une promesse de les ramener en France, la tente doit quand même subir une inspection détaillée. Tout se passe très bien au final : avec les douaniers néo-zélandais, tant qu’on déclare tout, ils sont très sympa !

Nuit dans la voiture-maison sur le parking de l’aéroport, à défaut d’être assuré de trouver un camping ouvert à 22h30 sur Auckland en basse-saison ! 12°C, l’automne est bien là…

 

Allé, « tata »* !

 

* au revoir

 

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